La production française de blé tendre a rebondi en 2023
Grâce à la hausse des surfaces et des rendements, la récolte française de blé tendre a augmenté en 2023, alors qu’elle aurait légèrement reculé en Europe. La concurrence à l’exportation avec les grains russes est au sommet.
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La production française de blé tendre atteindrait 35,1 millions de tonnes en 2023. Elle progresserait de 4,2 % par rapport à son niveau de 2022, et, dans une moindre proportion, par rapport à la moyenne 2018-2022 (+2,1 %). Cette tendance résulte de la hausse des surfaces estimées à 4,7 millions d’hectares (+1,2 % par rapport à 2022), cumulée à celle du rendement moyen à 73,9 q/ha (+3,1 % en un an).
La filière bio en crise
Le marché du blé bio français traverse une crise, et pas des moindres. Collecte en hausse, estimée à 435 000 tonnes en 2023, et demande en berne en meunerie et en alimentation animale, engendrent des prévisions de déclassement de 72 000 tonnes de blé tendre bio en conventionnel (18 900 tonnes en 2022-2023).
Malgré cela, le stock de report de blé tendre bio s’élèverait à un niveau historique, à 140 353 tonnes (contre 121 086 tonnes en 2022-2023). « L’export chez nos voisins européens serait une carte à jouer », selon Bruno Barrier-Guillot, directeur des études de l’interprofession Intercéréales.
La qualité au rendez-vous
En termes de qualité, 60 % de la collecte de 2023 est qualifiée de supérieure ou premium (avec une teneur en protéines supérieure ou égale à 11 %, et un poids spécifique supérieur ou égal à 76 kg/hl). En moyenne, le taux de protéines atteint 11,6 % et le poids spécifique 76,4 kg/hl.
La production de blé tendre en Europe baisse très légèrement, à 126,47 millions de tonnes, contre 126,81 millions de tonnes en 2022. Outre la France, la Bulgarie, la Hongrie, l’Italie et la Roumanie voient aussi leur production augmenter. La récolte mondiale de blé, estimée à 782 millions de tonnes par l’USDA (ministère de l’Agriculture américain), baisserait de 1 % sur un an.
El Niño à surveiller
Si les cours suivent une tendance baissière depuis mai 2022, ils pourraient être soutenus par les conflits armés russo-ukrainien et israélo-palestinien, mais aussi par la météo. En effet, l’épisode El Niño pourrait atteindre un niveau d’intensité élevé de la fin 2023 à janvier 2024, puis pourrait se réduire en restant toutefois actif de mars à mai 2024.
À noter que les pluies récentes dans l’hémisphère nord ont plutôt été bénéfiques aux semis et aux nappes phréatiques. En France, tout de même, avec des cumuls de pluie records entre la mi-octobre et la mi-novembre, les emblavements ont été retardés, notamment dans les Hauts-de-France. Des baisses significatives des surfaces de blé sont attendues. Dans l’hémisphère sud, les pluies ont été salvatrices en freinant la dégradation des cultures de blé en Argentine et en Australie.
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